Pascal Gehrlein
Comme c’est ma première année en tant que rédacteur à plein temps pour le Magazine Chrono24, j’attends avec impatience la saison des salons 2019, qui s’ouvrira avec le SIHH et le Baselworld. Assister à ce genre d’événements et en couvrir le déroulement, parler à d’autres professionnels de l’industrie et avoir la chance de découvrir des nouveautés en avant-première sont autant d’expériences que j’attends avec impatience depuis mon arrivée chez Chrono24. Tout le monde sait par ailleurs que je suis un collectionneur aguerri de wristshots et j’aimerais vraiment ajouter une Patek 5270 ou une Royal Oak Perpetual Calendar à ma collection – que ce soit à mon poignet ou au vôtre ! Côté privé, j’ai l’intention de visiter l’Algarve, Budapest, et peut-être Dubaï avant la fin de l’année. Voyons ce que 2019 a à nous offrir, je suis prêt à faire de nouvelles découvertes !
Balazs Ferenci
Je suis sûr que 2019 sera toute aussi intéressante que 2018 pour l’industrie horlogère. Le SIHH ouvrira le bal des salons en janvier, et nous savons d’ores et déjà que certaines marques y seront présentes pour la dernière fois. Baselworld se déroulera un mois plus tard : cet événement prendra une tournure bien différente cette année puisque Swatch Group a annoncé son retrait de l’édition 2019. Ces bouleversements dans les deux principaux salons de l’industrie montrent que les marques ont pris conscience de la nécessité de se concentrer davantage sur les consommateurs et certains médias plutôt que de s’adresser au grand public. En ce qui concerne les montres, j’ai hâte de voir si la tendance des rééditions de modèles de tradition va se poursuivre. Ces dernières années ont également été l’occasion de rééditer des garde-temps connus dans de nouveaux coloris. J’aimerais que cette tendance disparaisse pour laisser place à des nouveautés, plus d’originalité et d’améliorations de la part de la plupart des marques.
Bert Buijsrogge
La nouvelle année arrive à grand pas et il est temps de penser à nos attentes pour 2019. Personnellement, j’adorerais en avoir pour mon argent. La hausse récente des prix signifie que les marques horlogères ont créé un fossé difficile à franchir pour un collectionneur ou un passionné de montres débutant. De plus en plus de mouvements internes se retrouvent sur le marché, ce qui est une valeur ajoutée que j’aimerais voir se développer dans d’autres marques. Les montres de la gamme de prix « abordables » devraient tout particulièrement renoncer progressivement à l’utilisation de mouvements standard (modifiés).
J’ai aussi vraiment hâte de voir des montres plus petites. Certaines marques s’aventurent déjà timidement sur cette voie, par exemple Tudor et son incroyable Black Bay plus mince et plus petite – je rêve d’une version « snowflake » complète ! Espérons que ces premiers pas se transformeront en tendance pour 2019. Je m’attends également à plus de couleurs dans l’année à venir : nous avons vu déferler des vagues de vert et de bleu, et je ne serai pas surpris que la couleur vienne jouer un grand rôle en 2019.
Jorg Weppelink
J’attends avec impatience de voir si les grandes marques horlogères sauront impressionner les consommateurs avec leurs nouvelles montres. Les marques sauront-elles nous inspirer et nous impressionner avec de nouvelles façons de penser, de nouveaux designs et de nouvelles prouesses techniques ? Je ne parle pas de l’édition limitée d’un modèle actuel, ni de la dernière génération d’une famille de montres déjà existante ou encore de la réédition rétro d’un modèle classique, mais de montres qui incarnent une vision claire du design horloger du futur et donc de l’avenir d’une marque. À mon avis, le meilleur moyen de se démarquer n’est pas de sortir des éditions limitées comme toutes les autres marques ou de lancer une énième pièce d’inspiration rétro, ce que tous les fabricants font depuis quelques années en fouillant dans leurs archives à la recherche d’un nouveau classique à revisiter. Seules les marques possédant une certaine vision du design du futur et plaçant l’innovation (ou du moins le progrès) au cœur de leurs efforts seront véritablement en mesure de faire la différence.
Ces attentes sont-elles réalistes ? Je ne me risquerais pas à tenir de tels propos si je n’avais pas déjà vu des exemples d’horlogers adoptant précisément cette approche. Des marques indépendantes telles que MB&F, HYT, Urwerk et Ressence redéfinissent l’essence même des montres avec chaque nouveau garde-temps. Les grandes marques se prêtent également à cet exercice, à l’image de l’Octo Finissimo de Bulgari : son design remarquable est sur toutes les lèvres et sa brillance technique est mise en valeur par ses caractéristiques record. C’est à mon avis ce qui permet aux marques horlogères de se distinguer, et j’espère voir davantage de marques prendre des directions similaires.
Daniel Feld
Les deux salons SIHH et Baselworld marquent traditionnellement le début de l’année horlogère. Indépendamment du turnover actuel dans le cercle des exposants, c’est ici que les tendances pour l’année 2019 sont lancées. Si je suis un grand fan des modèles rétro de presque tous les fabricants, je me demande combien de temps cette mode va encore durer. De but en blanc, je n’ai rien contre : la combinaison du design traditionnel et des techniques modernes me convient parfaitement – montre de plongée dans l’esprit des années 1950, fausse patine mais verre saphir, calibre moderne sans bracelet extensible ? Tout ce que j’aime !
Néanmoins, la concurrence se nourrit aussi de la diversité, j’encourage donc toutes les nouvelles impulsions : que va faire Tudor de son petit calibre ? Les années 1970 et 1980 seront-elles à nouveau mises à l’honneur ? Comment Omega va-t-elle célébrer l’année anniversaire de l’alunissage ?
Je suis personnellement très curieux de voir si les modèles que je possède vont compter parmi les redécouvertes de l’industrie horlogère.
Tim Breining
Quelles seront les couleurs de prédilection des cadrans en 2019 ? Le diamètre de la montre masculine par excellence sera-t-il de 38 ou 38,5 mm ? Ces tendances ne m’intéressent pas outre mesure. Je m’intéresse davantage à la tendance actuelle des « mouvements de manufacture » grâce auxquels les marques se distinguent, et même les plus abordables. Il faut avouer que les termes « de manufacture » ou « maison » ont été largement employés ces dernières années, souvent à tort.
Si un calibre est exclusivement conçu en externe pour une marque, mérite-t-il l’appellation de calibre de manufacture ? Si cette question, comme beaucoup d’autres, est légitime, je suis heureux de constater que le curseur est désormais placé sur l’introduction de nombreux calibres, fait impensable il y a plusieurs années. Si les mouvements de fabricants externes éprouvés depuis des décennies peuvent être imbattables en termes de fiabilité et de tarif, ils ne satisfont la curiosité pour l’innovation technique et la diversité qu’à une moindre mesure.
Les clients sont de mieux en mieux informés et exigent que les marques fassent preuve de compétences techniques allant bien au-delà de simples slogans publicitaires. Il sera intéressant d’observer comment les marques vont répondre à cette demande en 2019.