L’Omega Seamaster offre probablement l’un des meilleurs rapports qualité-prix sur le marché actuel des montres de plongée mécaniques. Ses origines, son design et ses performances robustes font saliver la concurrence et en ont fait le choix de prédilection de James Bond, entre autres. Il n’est d’ailleurs pas surprenant que l’Omega Seamaster fasse systématiquement partie des modèles les plus populaires sur Chrono24. Mais alors, comment la Seamaster est-elle devenue une icône ? S’agissait-il à l’origine d’une montre de plongée ? Pour trouver réponse à ces questions et en savoir plus sur l’évolution du design de l’Omega Seamaster, lisez notre article.
L’Omega Seamaster
La Seamaster est présentée en 1948, à l’occasion du 100e anniversaire d’Omega. Durant la Seconde Guerre mondiale, la marque a fourni le ministère de la Défense britannique en montres, et pour répondre à la demande croissante des civils désirant le même type de montres, la Seamaster devient la première collection de montres de la marque. Elle n’a cependant pas été conçue comme une montre de plongée, mais comme un modèle habillé robuste pour les profils actifs. Cela fait sens quand on sait que la plongée de loisir ne prendra son essor qu’au début des années 1950. Le design s’inspire d’un ancien modèle Omega jamais parti en production. La Seamaster conquiert rapidement une base d’amateurs et devient un modèle phare pour la marque.

Ces premiers modèles mesurent 34 ou 35 mm de diamètre et sont étanches à 60 m (6 bar), une profondeur respectable pour l’époque. Pour honorer son héritage militaire, le curseur est d’abord placé sur sa fonctionnalité et son côté pratique. La Seamaster a été dessinée pour être portée en toutes occasions et son esthétisme en ravit plus d’un.
Les aiguilles dauphines revêtues de matière luminescente pointent les index horaires en forme de triangle allongé qui ponctuent le cadran. Ces marqueurs affichent aussi une pointe de pâte luminescente en leur base, permettant de les lire distinctement dans l’obscurité. Les minutes et les secondes inscrivent leur course sur une échelle plus centrale. Le cadran est légèrement bombé en son centre pour se rabaisser vers l’extérieur. Enfin, l’inscription « Seamaster » apparaît en italique à 6 heures.
En matière de design classique et intemporel, difficile de trouver mieux.
Dix ans plus tard, Omega est un peu à la traîne sur le marché désormais florissant des montres de plongée. Blancpain a lancé les hostilités en 1953 avec sa Fifty Fathoms, Rolex prenant immédiatement la suite avec la Submariner. Une flopée d’autres modèles arriveront sur le marché à la même époque. Et ainsi, en 1957, Omega introduit une trilogie de montres professionnelles, dont la Seamaster 300 fait partie aux côtés de la Speedmaster et la Railmaster.
L’Omega Seamaster 300

La Seamaster 300 constituait une refonte totale de ce que l’on considérait être une montre habillée. Le boîtier original de 34 mm passe à 39 mm pour optimiser sa légitimité sous l’eau. De la même façon, le cadran blanc argenté cède sa place au noir pour améliorer les contrastes et l’aiguille des heures est dotée d’une large forme de flèche. La matière luminescente (dans ce cas, le radium) est utilisée pour définir les index élargis et remplir les aiguilles et mettre en avant le point zéro de la lunette tournante bidirectionnelle.
Pour souligner ses performances en immersion, Omega dote le fond de sa montre d’un hippocampe. Il s’inspire d’une image de Neptune chevauchant un char tiré par un hippocampe. Le symbole est dès lors devenu la marque caractéristique de la montre.
La première Seamaster 300 était étanche à 200 m (20 bar), comme son homologue chez Rolex, la Submariner. La légende veut que ces 200 m soient le chiffre maximal supporté par l’équipement de test d’Omega, le meilleur disponible à l’époque. Omega était persuadée que sa montre de plongée pouvait résister à des profondeurs plus importantes, d’où l’indication « 300 » dans le nom du modèle.
Seconde génération d’Omega Seamaster 300

S’inscrivant dans le succès de la Seamaster 300 initiale, Omega introduit une deuxième série en 1964. Le boîtier est agrandi pour atteindre les 42 mm de diamètre, il affiche des barrettes bombées, polies et brossées par endroits. Son design se voulait également asymétrique en intégrant le protège-couronne conçu l’année précédente pour la Speedmaster Professional – qui deviendra plus tard la montre officielle des astronautes de la NASA. La lunette prend de la largeur et se voit dotée de marqueurs lumineux toutes les cinq minutes. La montre devenait ainsi plus lisible sous l’eau et plus similaire à la Fifty Fathoms et autre Submariner contemporaines.
En 1967, la Royal Navy fait de la Seamaster 300 sa montre de plongée officielle. La version militaire devait subir certaines modifications. Les barrettes devaient être soudées à leur place afin de réduire le risque de perdre la montre portée sur un bracelet en un seul morceau. L’utilisation du tritium – matériau radioactif – pour le cadran devait être mentionnée en raison de la proximité de la montre avec d’autres matériaux sensibles. Ainsi, un « T » encerclé apparaissait au-dessus de la mention Seamaster 300. Troisième modification, la disparition du chiffre 12, remplacé par un index triangulaire (luminescent) extra-large, donnant ainsi beaucoup plus de lisibilité à cet emplacement dans l’obscurité. La Seamaster 300 sera produite jusqu’en 1969.
L’Omega Seamaster Diver 300M en version moderne

L’Omega Seamaster que la plupart d’entre nous connaissent est la Diver 300M ayant fait ses débuts en 1993. Parmi ses principales caractéristiques esthétiques, son cadran motif vagues, ses aiguilles squelettes et sa lunette tournante unidirectionnelle à 12 crans assortie à la couleur du cadran. Son boîtier robuste avec barrettes bombées, protège-couronne et valve à hélium à 10 heures l’érige en compagnon idéal pour la plongée, tandis que le bracelet à rangs de cinq mailles en acier sculpté rend la montre tout aussi agréable à porter sur la terre ferme. Le modèle s’est décliné en de nombreuses variations au fil du temps, certaines plus populaires que d’autres.
En 2018, la collection fait peau neuve à l’occasion de son 70e anniversaire. De 42 mm de diamètre et 13,5 mm de hauteur, elle est plus large que la plupart des modèles précédents. La version actuelle affiche des proportions idéales pour une montre de plongée. Le cadran en céramique est disponible en bleu ou noir poli, ainsi qu’en PVD couleur chrome avec des index appliqués agrandis et revêtus de SuperLuminova. Le guichet de la date a été déplacé à 6 heures afin d’optimiser la symétrie du cadran. Les aiguilles squelettes et la minuterie ont aussi été redessinées pour sublimer le design du cadran. Enfin, le célèbre motif vagues fait son retour sur ce modèle, pour le plus grand bonheur des fans de la première heure.

Pour encercler le cadran en céramique, une lunette en céramique polie. Les graduations sur 60 minutes sont recouvertes d’émail blanc (ou de Ceragold™ selon le modèle). Résultat, la surface est très lisse et offre une belle durabilité, le blanc restant éclatant sur le long terme. Sur le côté du cadran, le design de la valve à hélium a été légèrement modifié. La spécificité de cette valve est de permettre au gaz de s’échapper lors de la plongée en saturation à grandes profondeurs. Sans elle, la face avant de la montre se cristalliserait. Pour le modèle anniversaire, la valve affiche une nouvelle forme conique. Brevetée par Omega, elle est manipulable sous l’eau.
La montre bat au rythme du calibre 8800 certifié Master Chronometer (avec approbation du METAS). Ce mouvement de manufacture à remontage manuel est doté du fameux échappement Co-Axial d’Omega. Résistant aux champs magnétiques jusqu’à 15 000 gauss, il est équipé d’un balancier sans raquette avec spiral en silicium. Sa réserve de marche est de 55 heures. Et pour la première fois sur une Seamaster Diver 300M, le mouvement est visible à travers un fond en verre saphir. D’ordinaire, cette montre affiche un fond solide doté de l’hippocampe mentionné plus haut. Au lieu de quoi, on admire le mouvement faisant apparaître le motif vagues.
L’effet James Bond
Aucun article consacré à l’Omega Seamaster ne serait complet sans mentionner, même brièvement, l’un de ses plus célèbres propriétaires : James Bond. La montre-outil de luxe est devenue une icône au poignet de Pierce Brosnan, qui porte la version avec cadran bleu dans les quatre films pour lesquels il endosse le rôle de l’agent secret britannique 007 : d’abord une version à quartz dans GoldenEye sorti en 1995, avant de changer pour le modèle chronographe à remontage manuel pour les trois opus suivants. Depuis lors, l’Omega Seamaster est apparue au poignet de Daniel Craig dans chaque James Bond, d’où son surnom de « Bond watch ». Omega produit aussi des versions spéciales 007 de sa Seamaster à chaque sortie de film, très populaires auprès des fans et collectionneurs. Nous y reviendrons dans un autre article.
Le modèle actuel est probablement la meilleure revisite d’Omega Seamaster Diver 300M à ce jour, ce qui explique sûrement pourquoi cette septuagénaire continue d’attirer les foules. Grâce à un design aussi joli que robuste et polyvalent, c’est indéniable, l’Omega Seamaster a encore de beaux jours devant elle.
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