À moins de vivre dans une caverne, vous savez sûrement que Rolex a présenté ses nouveaux modèles 2020 le 1er septembre dernier. La marque a surtout annoncé des changements majeurs – au sens où l’entend Rolex – dans sa collection phare, la Submariner. Ces changements comprennent l’introduction d’un boîtier plus large de 41 mm de diamètre, des attaches plus fines, une nouvelle génération de mouvements et une large majorité de cadrans noirs (les versions en or et Rolesor jaune affichent toujours des cadrans bleus effet soleillé, une configuration qui existe depuis le début des années 1980). Ces nouveaux modèles ont en poussé d’autres vers la sortie, notamment la Submariner Hulk et sa version en or blanc, la Schtroumpf.
Évidemment, des débats animés ont immédiatement éclaté sur les forums et les réseaux sociaux. Un cadran plus large, pour le meilleur ou pour le pire ? Pourquoi cette prédominance du noir sur les versions acier ? Quand ces nouvelles montres seront-elles disponibles ? Quel sera l’impact sur les prix des modèles dont la production s’arrête ? La liste est longue.
En réalité, la plupart des gens ont vu venir cette refonte de la collection Submariner. Ni la Submariner Date ni sa version classique n’avaient subi de modifications ces dix dernières années. Les doter d’un nouveau mouvement allait de soi. De la même façon, les attaches élargies et la stature imposante du fameux « Super Case » (super boîtier) – introduit sur la Submariner Schtroumpf en 2008 avant d’impacter le reste de la collection – avaient essuyé tout un tas de critiques. Le nouveau boîtier plus fin de la Submariner rapproche la collection de ses modèles d’origine, pour le plus grand bonheur du public. Enfin, certains avaient même prédit l’augmentation du diamètre à 41 mm après avoir vu le boîtier de la consœur de la Submariner, la Sea-Dweller, passer à 43 mm en 2017.
Ce à quoi la plupart des gens ne s’attendaient pas, c’est que Rolex conserve les lunettes en céramique colorées sur les 126610LV et 126619LB en les associant à des cadrans noirs. Beaucoup prévoyaient l’arrêt de la Hulk ou sa continuité en or jaune uniquement, mais personne ne s’attendait à voir débarquer cette Kermit 2.0 affichant le cadran noir classique de la Submariner Date encadré d’une lunette Cerachrom verte. Cette montre a précisément concentré tous les débats : certains déplorent la perte du cadran vert Hulk si distinctif, tandis que d’autres le trouvaient trop clinquant. Que vous l’aimiez ou la détestiez, une chose est sûre : attendez-vous à une hausse de prix, au moins à court terme.
C’est monnaie courante lorsque Rolex cesse de produire l’un de ses modèles sportifs en acier. Nous avons observé la même tendance l’an passé avec l’arrêt de la GMT-Master II Batman réf. 116710BLRO. Comme vous pouvez le constater sur le graphique ci-dessous, la demande pour tous les modèles Rolex a plus que doublé juste après la sortie des nouveaux modèles. Les demandes de Rolex Hulk ont même triplé avant l’annonce. Pour l’instant, Chrono24 n’a pas décelé de hausse notable du nombre d’annonces de montres Rolex en général, ni de Submariner ou de Hulk en particulier. La Hulk est la seule montre à voir son prix moyen augmenter. D’un autre côté, les prix moyens pour une Rolex demeurent stables dans l’ensemble.
Bien sûr, il est trop tôt pour tirer des conclusions définitives sur les prix de vente actuellement pratiqués et sur l’évolution de la valeur des modèles. Nous mettrons cet article à jour dès qu’une tendance claire se dessinera.
Ceci dit, les données dont nous disposons permettent de donner quelques éléments de réponse. Il semblerait par exemple que le marché accueille favorablement ces nouvelles Submariner et « délaissent » un peu les modèles dont la production s’arrête. La Schtroumpf en or blanc a toujours été un cas à part car, avant même d’être arrêtée, elle se vendait d’occasion à un prix inférieur à son prix d’origine (ce qui n’est le cas d’aucune autre Rolex, et encore moins d’une Submariner). La Hulk plaisait davantage, mais il sera intéressant d’observer si sa valeur se maintient une fois que cette vague d’achat suivant l’arrêt de la production sera redescendue. On peut envisager le même type de trajectoire pour les Submariner sans date et Submariner avec date (114060 et 116610LN). Les deux connaissent une légère hausse de valeur, mais rien de spectaculaire pour l’instant.
La disponibilité des modèles sera déterminante. Les réseaux sociaux sont déjà inondés de publications de nouvelles Submariner fièrement arborées par leurs propriétaires, mais cela n’est absolument pas représentatif de l’offre réelle. De même, de nombreux revendeurs autorisés ont publié des rapports indiquant qu’ils ne savent pas quels modèles ils recevront ni quand. S’il accompagne chacune des nouvelles présentations Rolex, ce manque de transparence de la marque reste très frustrant. On espère que la prédominance des cadrans noirs et des nouveaux mouvements mettront la marque sur les rails de la production en série, mais rien n’est moins sûr et Rolex n’a toujours pas communiqué sur le sujet.
Si la disponibilité est meilleure que prévu, il se peut que la demande sur le marché de l’occasion pour les nouveaux modèles et ceux qui ne sont plus produits baisse un peu. La Hulk constitue la seule exception, déjà en rupture de stock avant que sa production ne cesse. Une fois encore, il est trop tôt pour faire des prévisions concrètes, mais nous continuerons de mettre à jour cet article si une tendance claire se dessine dans les prochaines semaines et les prochains mois.
Lire la suite :
Les 5 montres les plus populaires sur Chrono24, hors Rolex
