19/04/2022
 3 minutes

La montre de mon grand-père, une histoire de famille

Par Chrono24
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Par Sergio Arturo Cardozo, lecteur de Chrono24 Magazine

Bonjour ! Je m’appelle Sergio Cardozo et je suis originaire de Colombie. Ma passion pour les montres est une affaire de famille ! Mon père adore les montres, comme son père et ses oncles avant lui. Je les ai toujours vus avec différents garde-temps au poignet, d’Omega à Cartier. Enfant déjà, j’étais très attiré par les montres. Ma toute première fut une Swatch. J’avais 10 ans et je ne réalisais pas encore à quel point cette montre était importante : c’est avec elle que je faisais mes premiers pas dans le monde de l’horlogerie. À 14 ans, j’ai commencé à m’y intéresser de plus près. C’est cet intérêt qui m’a mené au site de Chrono24, sur lequel je lis les articles au sujet des montres, des marques et de leurs histoires. Je termine actuellement mes études secondaires, je suis jeune collectionneur et désireux d’en apprendre toujours plus sur les montres. Je vous écris cependant pour vous raconter comment notre passion familiale a pris son origine avec la première montre de mon grand-père.

Sergio Arturo Cardozo

Dans les années 1940, mon grand-père était étudiant en médecine à Bogotá, la capitale colombienne. La guerre rendait difficile l’importation de montres suisses vers la Colombie, et un seul bijoutier en proposait : Glauser, qui existe encore de nos jours. La boutique se trouvait sur le chemin que mon grand-père empruntait tous les jours pour aller à l’université. Déjà amateur de montres à l’époque, il s’arrêtait régulièrement pour admirer les garde-temps exposés en vitrine. Un modèle particulier lui avait tapé dans l’œil, une montre de la marque Cyma.

En juin 1948, mon grand-père s’était rendu dans sa ville natale, pour rendre visite à son père, mon arrière-grand-père. C’était une ville coloniale, et si ce n’était pas exactement le berceau de la modernité, c’était un endroit beau et pittoresque. Il manquait un semestre d’études à mon grand-père avant d’obtenir son diplôme quand un accident s’est produit dans cette ville : un jeune garçon avait été renversé par une voiture, à la suite de quoi sa jambe droite fut touchée par la gangrène. Le seul docteur présent capable de pratiquer une amputation avait besoin d’assistance pour procéder à l’anesthésie. Il a demandé de l’aide à mon grand-père, qui a accepté sans hésiter. Alors que le séjour de mon grand-père touchait à sa fin, le docteur lui a rendu visite et l’a rémunéré pour son aide. Ce fut le premier revenu de mon grand-père.

Un rêve qui se réalise : la Cyma de mon grand-père

De retour à Bogotá, mon grand-père voulut s’offrir cette montre qu’il avait vue déjà tant de fois au travers de la vitrine. Ses pieds le guidèrent directement vers la boutique Glauser, où il fit l’acquisition de sa première montre, celle qui demeura une de ses favorites tout au long de sa vie : une Cyma amagnétique à remontage manuel, en acier inoxydable.

Il l’a portée de nombreuses années durant. Il l’avait au poignet lorsqu’il s’est rendu aux États-Unis, au début des années 1950, pour son diplôme d’études post-doctorales. Elle lui a rendu de bons et loyaux services sur le terrain, puisqu’il pouvait la porter en de maintes circonstances sans avoir à craindre de l’éclabousser, de la cogner ou de la laisser tomber. Elle a résisté à l’épreuve du temps, en restant précise, fiable et fonctionnelle.

La Cyma au poignet de mon grand-père

Une collection de montres qui s’est étoffée au fil des ans : Omega, Mido, Tissot et Cyma

Une fois qu’il a commencé à percevoir un salaire régulier, mon grand-père s’est lancé dans une véritable collection de garde-temps, qui comprenait quelques modèles d’Omega, Mido et Tissot. Mais quelles que soient les nouvelles montres qui venaient s’ajouter à sa collection, il n’a jamais cessé de porter sa Cyma.

Il l’a portée jusqu’au milieu des années 1980, quand elle a cessé de fonctionner. Son boîtier était complètement corrodé et les chiffres avaient disparu, probablement le résultat de l’usage intensif que mon grand-père en avait fait depuis le jour de son achat. En 2002, nous avons confié la montre à un très bon horloger de Bogotá, qui a effectué une révision complète et la réparation du cadran, rendant (presque) à la montre son éclat d’origine.

La Cyma a sommeillé dans le bureau de mon grand-père pendant 18 ans. Après son décès, en regardant dans un tiroir, j’ai trouvé la montre en parfait état.

Je ne la porte pas très souvent, je la considère plutôt comme un héritage familial à ne porter qu’en de rares occasions, en mémoire de mon grand-père.

La Cyma, la montre préférée de mon grand-père

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L'équipe du Magazine de Chrono24 se compose d'employés de Chrono24, d'auteurs indépendants et d'auteurs invités. Leur point commun ? La passion des montres de luxe…

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