26/04/2022
 6 minutes

À contre-courant : 3 montres qui plaisent à tout le monde, mais qui n’ont pas réussi à me convaincre

Par Donato Emilio Andrioli
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Les montres rencontrant une très grande popularité auprès du grand public sont appréciées pour diverses raisons : il est possible que leur design général soit très réussi, que les couleurs de leur cadran correspondent aux goûts actuels des amateurs de montres ou que le garde-temps soit associé à une histoire passionnante. Les trois montres que je vais vous présenter appartiennent à ces différentes catégories et sont par conséquent très populaires auprès de la grande majorité des amateurs de montres – dont je ne fais malheureusement pas partie. On pourrait penser que cette différence d’opinion provient de leurs prix élevés, mais le fait est que ces montres ne me parlent absolument pas.

Si je suis conscient que peu de monde partagent mon avis, je vous invite à découvrir un point de vue différent sur ces références Rolex et Omega adulées du public – et à découvrir par la même occasion les modèles que je leur privilégie. Je tiens à rappeler qu’il s’agit là entièrement de mon opinion personnelle et subjective. Toutes les montres évoquées dans cet article méritent leur statut, mais ne me font simplement ni chaud ni froid. Il faut bien une exception pour confirmer la règle !

Ces montres ont beau être la coqueluche de tous les amateurs de montres, je les trouve surestimées

1. La Rolex GMT Master II Pepsi, bien trop colorée à mon goût

Tout le monde est d’accord pour dire que la Rolex GMT-Master II est une montre magnifique. Le boîtier identique à celui de la Rolex Submariner est reconnaissable entre mille et très élégant, tandis que la fonction GMT très pratique permet de garder un œil sur trois fuseaux horaires et que la lunette est extrêmement facile à utiliser. Comme n’importe quelle Rolex, la qualité de la montre se remarque au premier coup d’œil et est confirmée lors de la prise en main. Je pense que l’engouement qui l’entoure depuis plusieurs années vient de la lunette colorée et tout particulièrement de la version bleue et rouge « Pepsi », qui remporte tous les suffrages dans la communauté horlogère. Ces arguments suffisent-ils toutefois à justifier son prix, qui dépasse désormais les 30 000 € ? La réponse est pour moi un non catégorique, d’autant plus que la lunette « Pepsi » ne peut être associée qu’à un nombre limité de tenues et qu’elle a souvent un petit air trop sportif. Même si cette référence était proposée à un prix inférieur, je lui préférerais toujours une Rolex GMT-Master II noire. Cette montre, dont la production a été arrêtée en 2019, possède en effet de nombreuses similitudes avec la variante « Pepsi ».

Une alternative plus sobre à la Rolex GMT-Master II

Je ne suis pas ici pour vous convaincre que le prix de la Rolex GMT-Master II est plus juste que celui de ses homologues « Pepsi » et « Batman », mais il est vrai que la GMT Master réf. 116710LN est proposée à un prix beaucoup plus… abordable dirons-nous. Toute de noir vêtue, elle se marie avec les tenues les plus diverses et peut-être portée pour un grand nombre d’occasions – en d’autres termes, la montre parfaite pour le quotidien. L’inscription GMT-Master verte et l’aiguille GMT assortie sont de petits détails colorés très appréciables et originaux n’enlevant rien à la polyvalence de ce modèle. Seule ombre au tableau, cette variante n’est pas disponible sur bracelet Jubilee – ce qui n’est au final pas très grave puisque je trouve le bracelet Oyster partiellement poli mieux adapté et plus esthétique. Si cette variante de la Rolex GMT-Master II venait à ne pas être rééditée, vous seriez par ailleurs en possession d’une superbe pièce de collection qui devrait encore prendre de la valeur dans quelques années.

La variante « Pepsi » de la GMT-Master II est très sportive, peut-être un peu trop ?

2. La Rolex Oyster Perpetual, tout simplement pas ma tasse de thé

En septembre 2020, Rolex a lancé une nouvelle référence de l’Oyster Perpetual proposant de nouvelles couleurs de cadrans. Cette nouveauté a suscité un véritable engouement ayant également profité aux références munies de cadrans ordinaires. Si j’ai un grand respect pour le côté technique de la Rolex Oyster Perpetual, qui n’est rien de moins que la référence ayant servi de moule à toutes les autres Rolex, j’ai énormément de mal à comprendre l’engouement actuel pour cette icône un peu trop simple n’étant finalement rien de plus que le modèle d’entrée de gamme d’une célèbre marque horlogère. Même les cadrans colorés de la nouvelle Rolex Oyster Perpetual, que je ne trouve pas particulièrement réussis, ne sont pas parvenus à me faire changer d’avis. J’ai presque l’impression que Rolex a réutilisé les cadrans « Stella » des années 1960 sans y apporter de grande modification et les a intégrés dans les nouveaux boîtiers de l’Oyster Perpetual. Au vu des prix du marché, les couleurs pastel sont manifestement très appréciées des amateurs de montres – je partage ici aussi une opinion différente de la majorité et trouve ces couleurs un peu trop vieillottes pour une montre aussi moderne.

Les alternatives hors Rolex : une Tudor pour remplacer la variante classique et une Omega colorée

Si vous êtes à la recherche d’une alternative presque équivalente et sans date, je vous conseille sans hésiter de vous diriger vers la Tudor Black Bay 36 ou 41. La marque étant proche de Rolex, vous obtenez un garde-temps de qualité similaire mais possédant un caractère qui lui est propre et ne coûte qu’une fraction de ce que vous devriez débourser actuellement pour une Rolex Oyster Perpetual. Si vous préférez une variante tout aussi minimaliste mais munie d’un cadran coloré et original, la nouvelle Omega Seamaster Aqua Terra Rainbow 38 mm est faite pour vous. Le fait que cette montre s’inspire de son homologue Rolex a beau être un peu trop évident, les cadrans de l’Omega sont toutefois nettement plus réussis. La finition soleillée est en effet bien plus impressionnante et les teintes sont également plus chaudes, plus modernes et plus agréables à regarder que celles de la Rolex Oyster Perpetual. S’il faut bien avouer qu’Omega a fait preuve d’une bonne dose de culot en s’inspirant à ce point des couleurs du cadran de la montre d’entrée de gamme de Rolex, l’Aqua Terra n’est pas qu’une pâle copie et possède des caractéristiques qui lui sont propres. Avec un prix avoisinant les 5 500 €, l’Omega est presque deux fois moins chère que la Rolex Oyster Perpetual, que vous ne trouverez plus à moins de 10 000 €, et est équipée d’une complication de date utile qui manque à l’Oyster Perpetual.

L’engouement actuel pour la Rolex Oyster Perpetual est-il justifié ?

3. L’Omega Speedmaster Professional, un achat que je regrette encore

Je me souviens parfaitement du jour tant attendu où j’ai enfin pu faire l’acquisition d’une Omega Speedmaster Professional Moonwatch pour laquelle j’avais économisé pendant des mois. Incollable sur la NASA et les missions lunaires, j’étais prédestiné à posséder un jour une Omega Speedmaster Professional Moonwatch. Le prédécesseur de la Speedmaster actuelle n’a pas lésiné sur les moyens pour séduire le public : la boîte de collection Omega bien garnie a fait le bonheur de nombreux amateurs de montres ainsi que de fans de l’espace – et a signé le début de mon obsession pour cette montre. Quelques semaines après mon achat, j’ai toutefois réalisé que la montre ne me plaisait tout simplement pas. Était-ce à cause du bracelet trop original qui ne m’avait jamais vraiment convaincu ? Du cadran noir mat un peu trop sobre ? Du remontage manuel à effectuer au minimum tous les deux jours ? Peu importe la raison, l’Omega Speedmaster Professional Moonwatch n’a tout simplement pas répondu à mes attentes. Même si je peux comprendre la fascination qu’exerce la Moonwatch sur les amateurs de montres, je trouve cette montre peu agréable à porter. Cette montre n’a littéralement pas changé depuis 1969 : malgré son histoire unique et son design général emblématique, je n’arrive pas à faire abstraction de son âge. Il suffirait pourtant de très légères modifications, telles qu’un cadran un peu plus travaillé et un bracelet plus contemporain, afin que cette icône puisse briller d’un nouvel éclat. Je comprends très bien que l’horloger de luxe biennois ne souhaite pas altérer sa montre légendaire et que cette nouvelle version lui permette même un retour aux sources, mais la Daytona de Rolex est la preuve qu’il est parfaitement possible d’apporter une touche de modernité à une montre emblématique tout en conservant son ADN.

L’histoire de la Speedmaster Professional est inégalée, mais je la trouve un peu trop démodée pour être portée

Alternatives Omega : la Speedmaster Co-Axial et la Dark Side of the Moon

Une bonne alternative serait l’Omega Speedmaster Co-Axial au diamètre moins important. Elle n’est certes pas allée sur la Lune et est loin d’être aussi emblématique que la Moonwatch, mais elle est nettement plus moderne et offre de nombreux avantages : un cadran plus tendance, un mouvement automatique et même un affichage de la date. Avec un prix inférieur à 5 000 €, elle est également un peu moins chère que l’Omega Speedmaster Professional. L’Apollo 8 « Dark Side of the Moon » est également une réinterprétation très intéressante de la Moonwatch : si j’avais le choix entre cette version et le modèle original, la balance pencherait clairement en sa faveur.


À propos de l'auteur

Donato Emilio Andrioli

Ma grande passion pour les montres est née lorsque j'ai acheté ma toute première montre mécanique, la Tudor Black Bay 41. Les icônes de longue date aux histoires exaltantes me fascinent tout particulièrement.

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